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Contes rendus du poète...
- Par Admin Écocitoyens
- Le 03/02/2013
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Nom : Veillon François
E-mail : francoisveillon@aol.com
Message : Contes rendus du poète... La pluie et la bise glaciale de ce début de février s’insinuaient sous nos vêtements d’hiver et malgré nos atours matelassés, nous grelottions de froid. La sous-préfecture dressait sa haute silhouette de pierre, presque un anachronisme au milieu de tous ces magasins et ces hautes tours cubiques et sans style. Les grilles de fer noires, épaisses, infranchissables nous indiquaient qu’il s’agissait là d’un autre monde. Des caméras de part et d’autre en contrôlaient l’accès. Nous étions cinquante et devinrent trois cent en arrivant au bord. Chacun d’entre nous affichait un calme olympien ; nous n’étions pas des agités qui par un débordement se retrouvent au poste à présenter leurs papiers. Je pensais alors que c’était nous la démocratie avec nos revendications très honorables, vitales même pour notre avenir et celui de notre descendance. Je pensais à notre droit du sol et de notre respect pour la nature que nous voulions sauvegarder. Nous sommes étrangers à cette politique à outrance d’urbanisation, car nous sommes purs, des citoyens honnêtes et respectueux. Nous n’avons besoin de personne pour savoir qu’une des causes de la mort du bassin est la pollution et chacun de nous est attentif à ne pas le souiller. Quelles que soient les municipalités, elles veulent s’agrandir, mais jusqu’à quand ? Les riches seront plus riches, et après… il y a le pouvoir, la gloire, mais après… Pensif, je regardais les responsables d’associations filtrés par le service d’ordre qui, un par un allaient entrer dans le sein du saint. Pour l’énième fois un représentant de la justice rappelait aux manifestants l’interdiction d’accrocher leur banderole aux grilles. Je compris qu’il s’agissait là d’un des sanctuaires de la République. De fait, ces pauvres malheureux durent soutenir à bout de bras le poids de leur contradiction. Enfin après avoir battu le pavé et écouté tous les intervenants, nous vînmes revenir nos émissaires. Le Sous-Préfet les ayant écouté promettait d’en référer en haut lieu, précisant toutefois que le dernier mot revenait aux élus des communes… Le Sous-Préfet devrait soumettre aux ministres en charge, un projet de loi obligeant toutes les municipalités à envoyer par courrier à chaque habitant un avis consultatif pour chaque enquête publique diligentée. Peu de temps plus tard la manifestation fut dissoute et chacun, pensif et dubitatif, s’en fût vers sa demeure respective. Je levais les yeux et je vis le soleil au travers d’un pin sylvestre. Je reconnus là l’archétype du Bassin. Lorsque je les baissais, je vis d’horribles tours cubiques serrées les unes contres les autres. On aurait dit un cimetière où les concessions des gisants auraient été en surnombre… Voici ce qui nous attend avec la surpopulation annoncée. Avec toutes les charges et impôts dont nous nous acquittons sans broncher, il serait judicieux de créer un fond de sauvegarde du patrimoine pour sauver ces vieilles demeures dont le cachet à fait la réputation de toutes nos stations de la côte. Il est, pour conclure, paradoxal, qu’avec tous les organismes et mandats de défense du Bassin, ce dernier soit de plus en plus malade. Nos seules alternatives pour que s’élèvent nos voix sont les associations qui veillent à ce que notre patrimoine ne soit pas trop vite dilapidé…François Veillon
E-mail : francoisveillon@aol.com