Écocitoyens du Bassin d'Arcachon

L'association Écocitoyens du Bassin d'Arcachon

Notre association, créée en 2010, prône le retour de l'équilibre entre l'homme et la nature et mérite l'appellation d'association de défense de la nature et de l'environnement. Elle défend les valeurs de solidarité et d'écologie. Indépendante de tout parti politique, elle se veut avant tout être le lien entre le citoyen et les pouvoirs décisionnels.

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  • Le voyage au Teich

    Le voyage au Teich

    Nous garons le véhicule sur le parking du Relais Nature. L’ombre salvatrice et bienfaisante d’un arbre nous promet la fraîcheur au retour de la balade. Le sac à dos est bien arrimé et les sangles bien tirées. Nos mains se joignent comme au début où nous nous sommes juré fidélité.

    Le voyage commence sur le sentier verdoyant de la forêt galerie. Sur notre droite la rivière tranquille se fraie un passage au travers des arbres abattus par le courroux  des dernières tempêtes.

    Des plages de sable blond ourlent le bord de la Leyre. Nous nous approchons, la quiétude de l’onde me semble bien trompeuse, car je la sais puissante et impétueuse.

    Des hordes de moustiques viennent nous assaillir. Nous les accueillons avec de chaleureux applaudissements suivis de claques amicales. Mais ils sont constitués de compagnies et de divisions organisées  nous obligeant à une retraite stratégique.

    Nous saluons au passage des gens inconnus. Nous croisons des sportifs qui se jouent des obstacles en évitant prestement les ornières et racines qui jonchent le parcours. Eux ne disent pas bonjour, trop occupés qu’ils sont à consulter  leur montre où doivent se lire les kilomètres, le temps et la fréquence cardiaque. Sur ma gauche un chêne énorme balise le sentier. Je lui fais un léger signe de tête, car il abrite peut-être un esprit de la nature et je n’ai pas envie, par mon impolitesse, de me faire poursuivre par quelque grand troll aux grandes jambes de bois.

    Nous arrivons enfin au port du Teich. Nos chevilles tourmentées par les inégalités  du sol nous font souffrir. Que de changement ! Tout d’abord nous voyons un bassin de baignade où évoluent un grand nombre de personnes. Les voitures occultent le grand parking par centaines. Le port s’est considérablement agrandi. La présence nautique aussi. Nous ne reconnaissons plus rien. Même la grande motte de sciure que nous aimions escalader a été arasée…

    Nous faisons une petite halte sur une table de bois et le déjeuner copieux restaure nos forces affaiblies.  Devant nous,  des constructions à étages s’immiscent entre les prés où paissent des chevaux et le parc ornithologique. Nous écartons de notre esprit une urbanisation naissante qui pourrait envahir ce site préservé. Il est temps de repartir. De nouveau harnachés, nous reprenons la route ou plutôt le sentier constitué d’une argile dure où il fait bon marcher. Ce n’est plus ce chemin montant sablonneux malaisé, mais de tous les côtés, le soleil est encore exposé. 

    A gauche, dans le parc, nous observons divers volatiles aux cris gutturaux. Ils plongent le cou dans l’eau sans se mouiller les ailes et ramènent des petits alevins qu’ils avalent goulûment. Ici chaque écluse porte un nom. Nous saluons un homme qui fait boire et déboire au gré de la marée.

    Nous entendons au loin le vrombissement bien connu des jets-skis. Une odeur d’essence envahit nos narines palpitantes avides des senteurs du grand large. Lorsque nous arrivons, nous pouvons contempler le spectacle magnifique de ces sportifs qui font des huit sur la rivière et nous sommes émerveillés des grandes vagues qu’ils créent sur les bords. Nous savons aussi que c’est utile pour les fonds marins, car ainsi ils sont oxygénés !

    Enfin, nous parvenons à une plage vraiment magnifique. Peu de monde, une vue panoramique réellement exceptionnelle. Deux grosses tâches blanches gâtent un peu le paysage. Ce sont deux gros cygnes adultes morts. Nous nous approchons de la marée qui monte. De petites vagues lèchent peu à peu  la plage de sable fin. La lumière me vint.

    "Regarde ! Dis-je à mon épouse, Il est normal que les cygnes meurent, car ils ne peuvent plus voir les herbiers !" En effet l’eau, que je croyais préservée et limpide en ce lieu, présentait une turbidité que l’on pouvait aussi constater dans notre Bassin Nord.

    Elle ne fut pas convaincue par mes savantes explications.

    Tout-à-coup, je tombais à genoux.

    "- Tu ne vas pas bien ? S’enquit aussitôt ma moitié.

    - C’est inespéré ! Je ne pensais pas, de mon vivant, revoir cela !"

    Je brandis sous ses yeux incrédules une poignée de varech que je portais aussitôt sous mon nez afin de me rappeler les senteurs iodées d’autrefois.

    Au vu de cet instant rarissime la gorge de mon épouse se serra.

    "On le ramène à la maison !" Fit-elle dans un souffle.

    Le retour se passa sans incident. Grâce aux fumées de la Smurfit nous sûmes que nous étions sur le bon chemin.

    Il était temps de rentrer.

    François Veillon

    Lanton.

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  • Pour trouver chaussure à son pied

    Pour trouver chaussure à son pied…

    Ce sont des boîtes qui ne sentent pas le cirage,
    Mais le bâtiment neuf, aux multiples étages.
    Ceignant de part et d’autre une voie sans lacets,
    Elles trônent alignées, carrées mais sans excès.

    Elles sont belles, arborant les couleurs à la mode
    Et l’on peut respirer par ces trous bien commodes.
    Mais aussi ces rebords où l’on peut observer,
    Mais sans s’éterniser pour ne pas s’asphyxier

    Elles sont bien montantes si le pied est petit,
    Mais peuvent se déployer quand il est aplati.
    Il en a fallu du temps pour accepter leurs lignes
    Où tout arrondi malséant serait un trait indigne !

    D ‘ailleurs les éculées ont toutes été rasées,
    Au profit de réceptacles pour escarpins dorés.
    La caisse est importante en ce lieu convoité
    Et il est recommandé de venir s’y délasser.

    Pour être dans le bain chacun à sa pointure,
    Sa forme, son toit son armature et devanture.
    Oui, pour se chausser de cuir et de mocassin
    Rien n’est meilleur que les boîtes du Bassin.

    François Veillon 
    Lanton

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  • J'ai entendu des voix

    J’ai entendu des voix...

    Elles étaient à peine audibles, comme les gémissements d’un enfant qui souffre, mais en m’approchant, j’ai franchement entendu le désespoir et les plaintes qui sourdaient au travers des portes et des volets fermés. Je vis qu’il s’agissait d’une des survivantes de la rue principale, la villa Jeanne d’Arc. Cet arc d’ailleurs ne décochera plus les flèches qu’un cupidon taquin aurait pu envoyer encore… Devant la vieille demeure qui attend son trépas, afin de céder la place à douze appartements, un gros magnolia qui à chaque printemps ravissait mon regard, tremble de toutes ses feuilles d’un destin imminent. Il subira sans doute le sort du fidèle et vieil araucaria de la rue Castro.
    Elle pleurait donc, cette maison de caractère qu’il aurait fallut restaurer au lieu de la raser. La boucle bientôt se refermera et l’on aura une ligne de front des immeubles carrés, sans esprit partout dans cette ville. Les nouveaux trottoirs roses occultent le passé et bien des arbres y ont perdu la vie, hurlant de désespoir et de douleur sous les dents des tronçonneuses voraces. Sans rien dire, ils voyaient tout mais ne disaient rien. Ils emmagasinaient le passé patrimonial si cher à notre souvenir et à chacune de nos vacances, nous les retrouvions toujours un peu plus beaux. Mon cœur se serre de voir que tout se dénature ici peu à peu, sous les coups de boutoirs de la nature de l’homme.

    Envoyé par Veillon (francoisveillon@aol.com) le 11/06/2013 09:23:27

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Date de dernière mise à jour : 29/03/2024